Jai donné rendez-vous à
toute la terre sur le Pont-au-Change,
Veillant et luttant comme vous. Tout à lheure,
Prévenu par son pas lourd sur le pavé sonore,
Moi aussi, jai abattu mon ennemi.
Robert Desnos, Le Veilleur du Pont-au-Change
Où nous faut-il inscrire les signes de la grande Histoire, histoire d'hommes et de femmes, pour qu'ils ne s'effacent pas ? Quel matériau les retiendra le mieux en sa mémoire ? et quels corps devront les tracer, afin qu'ils s'en souviennent, gardiens à vie.
- Dans le creux de la main ? entre ligne de chance hasardeuse et ligne de pleine santé, la main, qui porte le gant seconde peau, surface blanche où se sont répliquées nos lignes singulières, donne à lire une nouvelle courbe, de vigilance, qui s'est inventée, rompue, dansée, rouge vive pour tous les acteurs, techniciens, élus, fonctionnaires, bénévoles, parents… (point A)
- Dans la molle matière, est-ce neige étrange ? non étreinte, substance mémoire…
Tout s'efface toujours de nos douleurs, chagrins immenses, de nos pertes, tout est toujours à recommencer. Les signes
surgissent, apparaissent vivants… ce sont des adolescents, fruits encore
fragiles, qui relèvent, prélèvent, visibles soudain les
derniers mots, poignants de ces corps à jamais invisibles.
(point E)
- À même le sol ? où même nos pas s'effacent ? et ce sera le sang, matière liquide, durci, un moment, liquide vital sur lequel rien ne peut s'inscrire… que rien ne semble pouvoir arrêter… par delà nos générations proches, pourrons-nous, ce bien précieux, ne plus jamais le faire couler ? (point F)
- Sur la surface des bâtiments ? où furent enfermés des résistants, résistantes. Et ce sont les corps entiers, entraînés, (l'âme et le corps nécessitent, réclament les mêmes efforts constants) qui réquisitionnés, dessinent contre la paroi, l'élan, le désir d'élévation, le vertige sans fin des découragements, des désespérances, le combat contre nos tentations, pente naturelle des lâcher prises, laisser faire, avant de se ressaisir et ce faisant, aller plus loin, aller plus haut, à l'impossible. Le masculin, le féminin, alliage indestructible, sont toujours nécessaires pour vaincre. (point F)
- Contre les portes des casemates ? de là sortaient, entraient, les prisonniers, futurs fusillés, quelques rescapés. Derrière, sur d'autres murs, humides, sont encore, à la suie charbonneuse, marqués derniers messages, début de leçons. En réponse, écrire des vies de résistants, des lettres, des poèmes, des messages, creuser en soi la notion de résistance, sa nécessité, devenir « compositeur », « composteur », frapper sur d'anciennes machines des tracts, les ronéotyper… ils sont collégiens, lycéens, ils sont enseignants, ils impriment leur marque. (point G)
- Dans cette feuille « Lignes de Vie », quatrième tirage…? (point J)
- Dans la pierre ? sont déjà gravés les noms, héroïques, mais les autres, tous les autres ? nous ferons surgir un cimetière éphémère où seront dessinés, respect, les patronymes de ceux qui n'eurent pas le temps ni l'espace de devenir. Quelles dimensions n'auraient-ils pas eu s'ils avaient vécu ? Ce sont des plasticiens, jeunes, qui effectueront les gestes à mémoriser. (point H)
- À même la terre ? le signe national, le drapeau aux trois couleurs, s'écoule, coule, liberté, égalité, fraternité, ne faisant qu'un avec elle… (point K)
- Dans la cire tendre ? où imprime, tel
un sceau, le serment, en nos curs, la voix à l'unisson de ces
nouveaux acteurs,
adultes responsables… (point K)
- En nos propres corps ? devenus membranes sensibles,
vibrantes ? où réverbéreront longtemps, longtemps, les voix de ces
acteurs chanteurs, de ces nouveaux combattants d'une vigilance renouvelée.
(point L)
Compagnie de la Pierre Noire
La Ville de Troyes pour son aide logistique, les municipalités des Lilas, le Pré St Gervais et leurs techniciens, celle de Romainville, ainsi que lensemble du personnel municipal qui sest mobilisé dans cette opération, et particulièrment Monsieur Stéphane Weisselberg, maire adjoint à la culture, la citoyenneté et anciens combattants pour lattention portée à cette action. M. Patrice Rault directeur de lE.N.M. de Romainville. Aussi M. Albert Giry, pour son aide morale et intellectuelle… Monsieur le Colonel Guinart Délégué militaire en Seine St Denis pour son aide et lattention portée à ce projet
Lentreprise : LUCART de Torvilliers dans lAube qui a aimablement fournit le papier pour le Carré des fusilliés et BESTIS, qui très gentiment a tricoté les bandeaux bleu, blanc et rouge fil conducteur pour le public…
Pensons à tous ces résistants innocents,
condamnés pour avoir collé ou donné des morceaux de papier
afin de tenter de ramener la paix. Dès quils pouvaient, ils allaient
saboter les trains pour sauver leurs proches, leurs amis, leurs familles des
camps de concentration ou dextermination, mais aussi les ponts afin
dempêcher la progression des convois allemands. Ils nattendaient
que lheure à laquelle ils seraient exécutés. Ces
personnes étaient fusillées, torturées, forcées
à travailler, enfermées pendant des jours et des jours dans
le noir sans boire ni manger. Aujourdhui encore, des personnes sont touchées
par ce drame. Il ne faut plus penser à toute cette histoire mais agir
et se battre ; faire tout le possible pour éviter que cela ne recommence !
Il faut : AGIR POUR NE PLUS SOUFFRIR !!!
En 1928, elle adhère au mouvement de la jeunesse communiste et participe en 1936 à la création de lUnion des Jeunes Filles de France dont elle devient secrétaire générale.
Elle entre dans la clandestinité en septembre 1939. Membre du comité central du parti communiste, elle y est responsable du travail parmi les femmes et intellectuels. Elle est une des premières organisatrices de la lutte armée avec la création des « bataillons de la jeunesse » animés par Albert Ouzoulias.
Le 15 février 1942, elle est arrêtée et déportée à Auschwitz avec les autres femmes du convoi dit « des 231 ».
Dès juin 1944 des barricades fleurissent dans la plupart des grandes villes du pays, dessinant ainsi une nouvelle construction : celle sans doute pensée à travers le programme du Conseil National de la Résistance…
Nous tenons à remercier très chaleureusement les établissements scolaires René Cassin, Houel, Marie Curie, Paul Robert et Jean Jacques Rousseau, et plus particulièrement les très nombreux enseignants qui, tout au long de lannée, se sont investis dans cette action, inscrivant ainsi les première lignes de vie de ce projet en Seine Saint Denis.
Journal réalisé par des collégiens et des lycéens de Première et de Troisième des Collèges René Cassin de Noisy le Sec, Abbé Hoüel de Romainville, Marie Curie et Paul Robert des Lilas, Jean Jacques Rousseau du Pré St Gervais…
Contact Webmaster © Théâtre la Pierre Noire