Dans le halle de la Médiathèque de Troyes, ça commence avec
la représentation de « sa » carte, sa propre carte, carte à proprement
parler à jouer ( donnée, offerte, trouvée, distribuée,
dans tous les lieux associatifs, professionnels, bibliothèques de l'agglomération
troyenne, relais, écoles, collèges, lycées… ) carte
blanche… de l'autre côté : « Le soleil luit pour tous ».
Annonce… de la couleur !
Oui, le soleil dans cette médiathèque neuve, ouverte, soleil, soleil… ne
sera l'apanage d'aucune classe…
Auront été dessinés, inscrits, tracés, toutes figures,
tous signes, toutes expressions, signant l'identité du porteur de la carte… du
spectateur.
(Or, tout comme la page blanche appelle, réclame le tracé, l'empreinte,
ce dos de carte offre une liberté d'inscription : chaque carte peut être
réalisée, individuellement, ou en ateliers suivis par les bibliothécaires
et les médiateurs du livre qui sont les relais de l'opération).
Elle devient carte de « visite », carte personnelle, signe d'une première
inscription dans ces cités à délivrer et dans l'espace…
Donnée à « Félicité », cette comédienne
en robe à plis surplis (on peut la « lire » de tous les côtés,
dans tous les sens, et le livre qu'elle tient à la main, contient tous
les livres) ; à sa main une bague en forme de tampon, cette carte nous
vaudra en échange l'inscription à même notre peau… www.
Inscrit-dans… com. Site ou Cité ?
Inscrite déjà, elle, dans la médiathèque, méga-cité, « Vivacité »,
autre comédienne, rappeuse, tag vivant, mobile, sur tous les murs, vitres.
Elle déplie la langue vivante à l'infini, l'envoie contre, la déroule,
la libère, la propulse, la réverbère, jeux de mots, jeux d'échos. À deux voix donc, elles nous ouvriront le chemin, les bifurcations
possibles, en nous pointant les surfaces, (murs ?) derrière lesquelles
se donnent à lire des cités de livres. Murs de glace à travers
lesquels un corps actionnant la fiction, celui de MARCO POLO, explorateur, navigateur,
apparaît et disparaît, laissant des traces à partir desquelles
nous avançons…
Murs transparents… Palais de givre, sans porte ni fenêtre, habité par
une dame de cœur qui nous enchante, « Hâtez-vous de la suivre » et
la passerelle entre les deux mondes, le réel et le fictif est franchie,
physiquement !
Nous enlevant par marches et contre-marches jusqu'à cette baie vitrée,
cette vue panoramique sur la ville, ( passée, mise sur site) au grand large
sur la ville présente.
Site ponctué de commentaires, énoncé par une quatrième
comédienne qui nous restitue par la vérification de la justesse
de la présentation de son « www.com », l'histoire des lieux
et des livres confisqués à la Révolution de 1789 constitue
un mur, visibilité de la partie cachée des fondations mêmes
de cette médiathèque suspendue dans le vide.
C'est MARCO POLO, plus rapide que la vitesse de la lumière, qui semble
s'échapper de tous les reflets de l'architecture pour nous conduire jusqu'au
cœur de cette méta-cité, jusqu'au
noyau, au lieu originel, qui traversa intact les siècles, l'espace, ( l'hyper-espace ? ).
Là où celui à qui MARCO POLO rend des comptes (des contes),
le grand empereur Kublaï Khan, figure mythique de la mémoire et de
ses trésors accumulées, attend d’être rebranché par
un adepte de Ted Nelson lui-même, l’inventeur du terme « hypertexte ».
MARCO POLO serait donc un être réel ? fictif ?, un personnage ?, un
reflet ?, un alias ?, un « avatar » ?
Et voici comment s'emmêlèrent les réalités, articulées
les unes aux autres, toutes expressions écrites, sculptées, architecturées,
dansées, théâtralisées, virtualisées, projetées
sur écran géant fendu, ayant été convoquées,
pour tisser, tester ces nouvelles écritures qui réconcilient ancien
et nouveau monde, ancienne cité, neufs sites et actuelles cités :
pour restituer dans cet espace public et collectif les savoirs, enfermés
en tout support.
Car notre univers présent n'est-il pas continûment oscillant entre
cette partie de nous mêmes qui est projetée dans le monde, prélevant
du savoir, collectant des informations, enquêtant, faisant miel, explorant,
lâchée physiquement, mentalement, à la rencontre de cette
terra incognita (« Terre des mots écrits ») et ce point fixe
immobile, mémoire molle que nous chargeons de toutes ces données ? Sauf que désormais le « texte », qui reliait les mille et
un points extérieurs à ce point aveugle en nous, là où « ça » crée,
s'est redéployé par écran interposé en « hypertexte »,
en méta-langage englobant espace corps voix image, émissions en
tout genre…
Ce sont ces allers et retours, ces mises en Abymes, creusées, vertigineuses,
dans la représentation de ce nouveau monde, que nous mettons en œuvre
dans le corps aux mille et un reflets, de cette médiathèque.
Troyes le 3 septembre 2002 - Maryvonne Vénard
Or qui veut délivrer les cités ? [Avant la visite, à l’entrée de la médiathèque, à l’entrée de l’espace Exposition, Félicité regroupe les cartes de visite]
FÉLICITÉ : Bonjour, avez-vous votre carte de visite ? C’est une condition
sine qua non pour vous venir faire un tour… de cartes avec nous.
Si votre carte de visite reste blanche au verso, vous pourriez rester sur le
carreau, même s’il n’y a pas beaucoup de trèfle…
[Apposant sur la main de chaque spectalecteur le tampon www.inscrit.dans]
Ici, l’on s’inscrit à la MAT, cher lecteur
Ici, l’on s’inscrit pour une visite, cher « visilecteur »
[Vivacité, surgie de nulle part et le génie, surgi d’ailleurs… Qui suivra, précédera, ponctuera d’un mouvement de poignet, d’un coup de menton, d’un froncement de nez. ]
VIVACITÉ : Yo, visiteur,
voyageur,
entre dans ma demeure,
entre les deux j’meurs,
je me meurs de ces citations
de cette fiction
qui va capter toute ton attention,
sans aucune friction…
Si t’as la motivation,
elle te met un tampon,
c’est comme une inscription à la visi… a…
…tion si on y allait visiteur,
entre dans ma demeure,
entre les deux j’meurs…
[Félicité continue à apposer des tampons sur la main des spectalecteurs]
FÉLICITÉ : Ici, l’on s’inscrit dans la Cité, cher citoyen
Ici, l’on s’inscrit dans les Cités délivrées,
cher citoyen et lecteur
Ici, l’on s’inscrit dans un espace… Voyons, espace, espace,
que dit le Vademecum à ce sujet ? Nous pourrions peut-être commencer
par une citation.
[Elle ouvre le Livre des livres, le feuillette]
Les Villes Invisibles d’Italo Calvino, par exemple ? ou peut-être Le Devisement du Monde, de MARCO POLO ou plutôt, Espèces d’espaces de Georges Perec :
« L’espace semble être, ou plus apprivoisé ou plus inoffensif
que le temps : on rencontre partout des gens qui ont des montres et rarement
des gens qui ont des boussoles ; On a toujours besoin de savoir l’heure
(et qui sait encore la déduire de la position du soleil
[qui luit pour tous] ?) mais on ne se demande jamais où l’on est.
On croit le savoir : on est chez soi, on est à son bureau, on est dans
le métro, on est dans la rue.
C’est évident bien sûr – mais qu’est-ce qui
n’est pas évident ? De temps en temps, pourtant on devrait se
demander où on (en) est : faire le point »
Ici, l’on inscrit son désir d’apprendre, cher explolecteur
Ici, l’on s’inscrit pour un voyage, cher navilecteur
Ici, l’on se www.inscrit tiret, trois petits points, com, cher spectalecteur,
naviga
Ici, l’on inscrit votre présence, cher navisigateur
Ici, l’on inscrit dans sa mémoire
[Félicité recule dans l’espace Exposition, elle indique les œuvres exposées]
Ici, l’on expose
Ici, l’on expose les faits :
l’Histoire commence (avec un grand « H ») par la découverte de l’écriture.
Cette histoire commence par la découverte de l’Empire du GRAND KHAN
Ici, l’on s’expose à la fiction :
Comme dans toutes les aventures, nous allons suivre les traces d’un explorateur.
Dans l’imagerie des grands explorateurs, il y a MARCO POLO, figure de proue.
[Félicité désigne Marco qui suit du doigt le parcours à effectuer, déjà dessine sur un plan translucide, en haut du paquebot, appuyé contre la vitre]
Vous le surprenez ici justement à l’avant-garde de son paquebot.
Expérimente-t-il un nouveau type de navigation ? …nous en reparlerons
Pour l’instant, fluctuat nec mergitur…
Oh, pardon, je vais traduire : son navire est battu par les flots, mais
ne sombre point…
[Marco s’éloigne de la vitre, emportant le plan… qui se révèle être celui de la Médiathèque dans son ensemble. ]
Il s’en va…
Suivons MARCO POLO sur la route de la soie, de soi, sur une route d’émois…
[Félicité recule, s’arrête à la limite de l’espace Exposition et du hall d’entrée, dos au hall]
Nous allons entrer dans un domaine
public,
dans la Cité des Cités.
Mais qui donc veut délivrer ces cités ?
[Vivacité - cachée derrière Félicité – surgit, dit « cécité » en même temps que Félicité dit « ces cités » ; Vivacité enchaîne, passe entre les spectalecteurs]
VIVACITÉ : Cécité,
ces cités
cités,
opacité,
au pas cité,
cité des cités,
in cité,
invité
à voir dans ma cité.
Si t’es aventurier,
laisse toi voyager,
naviguer
à travers les cités enlivrées,
délivrées.
Now, give me your card,
your pass, you passeport
pour que j’te mène à bon port
si toutefois t’es d’accord.
Sans boussole
déboussolé je te laisserai pas tout seul,
lâché paumé désorienté.
All right, boucle ta ceinture,
boucle-la,
ouvre grand ton esprit,
c’est parti sur le chemin
et on trace sur les traces de MARCO POLO
[Félicité, dans le hall d’entrée, à reculons, ouvrant les bras]
FÉLICITÉ : Ici, l’on ouvre
Ici, l’on ouvre la bouche
Ici, l’on ouvre les guillemets
[Elle ouvre le Livre des livres ; sur le marque page, on lit « Georges Perec »]
« Les lecteurs studieux lisent dans les bibliothèques. Les professeurs font leurs cours. Les étudiants prennent des notes. Les comptables alignent des colonnes de chiffres. Les apprentis pâtissiers fourrent de crème au beurre des rangées de petits choux. Les pianistes font leurs gammes. Assis à leur table, méditatifs et concentrés, les écrivains alignent des mots. Image d’Épinal. Espace rassurant. »
Ici, l’on ouvre l’espace
[Félicité recule vers l’espace Jeunesse. Vivacité surgit d’une vitrine de verre jaune, à droite des spectalecteurs. Elle dit :]
VIVACITÉ : espace d’un instant,
invente ton espace,
non pas au passé mais dès à présent
t’es dans le visuel
ou bien le virtuel ?…
[Félicité, à l’entrée du couloir de l’espace Jeunesse, ouvre le Livre des livres ; sur le marque page, on lit « Georges Perec »]
FÉLICITÉ : Le plus souvent, nous passons d’un endroit à l’autre, d’un espace à l’autre sans songer à mesurer, à prendre en charge, à prendre en compte ces laps d’espace.
[Vivacité sort de la vitrine et chuchote à l’oreille des spectalecteurs, pendant que Félicité continue à parler]
VIVACITÉ : On change de tempo, de vitesse, passe voir la troisième,
on est sur la route
qui déroute,
déroutant, puisque c’est la route de la soie,
des « soi »
des émois,
et moi,
il n’est pas deux toi,
il n’est pas dix moi,
dès moi si moi
se fait de tout ce qui n’est pas toi ?
Suis-je né d’une simple flexion
ou d’une réflexion,
d’une intonation
ou d’une respiration ?
Est-ce un autre moi que j’aperçois
là bas et qui tente d’exister,
de coexister
sous le même toit que toi ?
Donne moi ce droit
donne moi le choix
de te dire un non,
mais est ce que ce nom est un deuxième moi ?
FÉLICITÉ : Le problème n’est pas d’inventer l’espace, encore moins de le ré-inventer, mais de l’interroger, ou, plus simplement encore, de le lire
[Félicité, continuant à reculer dans le couloir, à la hauteur de l’espace jeunesse]
FÉLICITÉ : Ici, l’on ouvre ses premiers livres, l’œil, l’esprit
Ici, l’on s’ouvre à soi-même, aux autres
[Lisant les grandes lettres bleues, gigantesques, apposées aux vitres – « Écrit
dans le cœur des objets »]
On nous a laissé un message
écrit dans le cœur des objets
Ici, l’on écrit ! Écrit dans le cœur des objets…
[Montrant son vêtement de tissu journal]
écrit à la surface…
(verba volant, scripta manent. Et pour cette jeune demoiselle qui n’a
pas encore terminé ses Humanités, traduisons : scripta manent ? les écrits restent, verba volant ? les paroles s’envolent)
[Apercevant MARCO POLO, dans le cœur du cœur du « O »… du mot « cœur »]
Mais n’est-ce point à nouveau Messire MARCO POLO que nous apercevons
ici ?
Étrange, n’est-ce pas, comme tout un chacun semble toujours attiré par
le cœur des choses… De fait, nous sommes au Royaume des Hommes de Cœur
et des Dames de Cœur.
[Elle signale, sur la passerelle, une apparition blanche - sortie de l’espace
adolescents, qui se met à chanter] Une…
[Chant de la Reine de cœur]
Mollement accoudée
à ces vitres de lune
la Reine vous salue
d’une fleur d’amandier
C’est la Reine de Cœur
elle peut s’il lui plaît
vous mener en secret
vers d’étranges demeures
où il n’est plus de porte
de salle, ni de tour
et où les jeunes mortes
viennent parler d’amour.
C’est la Reine de Cœur
hâtez-vous de la suivre
dans son château de givre
aux doux rayons de lune.
[La Reine a traversé la passerelle, disparaît. Félicité continuant à reculer le long de l’espace Jeunesse]
FÉLICITÉ : est-ce une apparition ? une sorte de « deus ex machina » ?
Non point, nous ne sommes pas dans un théâtre Antique
J’incline à penser qu’il s’agirait plutôt d’une
apparition virtuelle, d’un icône - j’ai bien dit un icône
pouvons-nous la suivre en son étrange Palais de givre sans porte, ni
tour ?
Suivons MARCO POLO qui suit la Reine de Cœur
[S’adressant à Vivacité]
après vous, Vivacité
[Vivacité répond]
VIVACITÉ : je n’en ferai rien
[Félicité gagnant l’escalier au bout de l’espace Jeunesse]
FÉLICITÉ : Merci Vivacité. Quelle compli-cité !
Ici, l’on s’élève
Ici, l’on devient l’élève… de soi-même
[Montant l’escalier à reculons ; elle ouvre le Livre des livres ; sur le marque page, on lit « Henri Michaux »]
« Dans les livres, il cherche la révélation. Il les parcourt
en flèche. Tout à coup, grand bonheur, une phrase…, un incident…
un je ne sais quoi, il y a là quelque chose… Alors il se met à léviter
(…) Il a gagné quelque chose. Il s’est fait un peu supérieur à lui-même.
Les livres lui ont donné quelques révélations. »
[Dans l’espace Adolescents]
Et maintenant, où en sommes-nous ? Comment continuer ? Ici, nous sommes à bord
du paquebot, ici, l’on prend donc le large
Ici, l’on prend les commandes - [Signalant les postes de télévision]
et même parfois la télécommande !
[Reculant dans l’allée centrale de l’espace Adolescents]
Ici, l’on prend des leçons, des libertés (ici, on les apprend…)
Ici, l’on se prend pour un personnage historique : MARCO POLO, Martin Luther King ?
Ici, l’on se prend pour un personnage de fiction : MARCO POLO, Lucky Lucke ?
Ici, l’on se prend pour soi-même. Ici, l’on se surpend.
[Pendant ce temps, Vivacité chuchote en passant parmi les spectalecteurs qui suivent Félicité]
VIVACITÉ : Premier état. Première étage, je bouge, faut que ça bouge, que ça move comme les images en site com. comme les cédéroms. Si t’as pas cédé au monde du cédé saute sur le hip tripe sur le hop, papi lourap rapetout de la bd, de la bande à Mickey, au complet. Je kiffe avec le rêve, c’est un flash le slach passe donc à la deuxième strophe, c’est pas la catastrophe si t’arrive pas à choisir tes cassettes, remets donc la disquette et clique sur espace, t’es dans mon espace d’la bande à Sono yo ! okay, à la réflexion nous deux c’est une bonne connexion, coordination…
[Félicité, qui a reculé jusqu’à l’extrémité de l’espace Jeunesse, tout près de l’ascenseur]
FÉLICITÉ : Ici, surprend-t-on MARCO POLO ? non, où est-il passé ?
pas d’indice, pas de message, mais [Signalant la passerelle] un passage,
MARCO POLO a sûrement dû entrer chez la Reine de Cœur
[Félicité de dos à la passerelle]
découvrons nous aussi cette cité
[Vivacité surgit de la passerelle, s’adresse à Félicité]
VIVACITÉ : Eh ! Félicité ! je suis dans la marge, je change de
feuille
[Vivacité traverse la passerelle, pendant que Félicité reprend,
en reculant sur la passerelle]
FÉLICITÉ : Alea jacta est
Ici, l’on passe
Ici, l’on passe un cap de bonne espérance
Ici, l’on passe à un autre continent [Elle signale MARCO POLO,
en bas au bout du couloir Jeunesse, qui essaie de trouver une sortie.] et Messire
MARCO POLO, lui, se surpasse !
Ici, l’on mot-de-passe
[Franchissant de dos les portes qui donnent sur l’escalier rose] Ici,
l’on se dépasse
[Sur le palier à mi chemin de l’escalier rose] Et maintenant,
quid ?
[Signalant la portion d’escalier qui descend, à sa gauche] Le
pays de l’Enfance est par ici…
[Apercevant, sur la portion d’escalier qui monte, à sa droite,
la princesse de cœur qui monte sur une pellicule transparente] La Princesse
de cœur nous a apporté un message, c’est peut-être
la nouvelle marche… à suivre…
Attention ! lire est toujours une mise en péril, vous pourriez perdre
tous vos repères et moi, tout mon latin !
[Déchiffrant le texte déposé sur l’escalier, elle
monte peu à peu les marches ; sur le marque page du Livre des Livres,
on lit « Julio Cortazar »]
« Instructions pour monter un escalier »
[Vivacité tente de monter l’escalier en appliquant les instructions
lues par Félicité]
« (…) on commence par lever cette partie du corps située en bas à droite
et généralement enveloppée de cuir ou de daim et qui, sauf
exception, tient exactement sur la marche. Une fois ladite partie, que nous appellerons
pied pour abréger, posée sur le degré, on lève la
partie correspondante gauche (appelée aussi pied mais qu’il ne faut
pas confondre avec le pied mentionné plus haut) et après l’avoir
amené à la hauteur du premier pied, on la hisse encore un peu pour
la poser sur la deuxième marche où le pied pourra enfin se reposer,
tandis que sur la première le pied repose déjà. (Les premières
marches sont toujours les plus difficiles, jusqu'à ce qu’on ait
acquis la coordination nécessaire. La coïncidence des noms entre
le pied et le pied rend l’explication difficile. Faites spécialement
attention à ne pas lever en même temps le pied et le pied.) »
[Félicité, presque en haut de l’escalier] Voici la Princesse
de Cœur, nous sommes donc bien à l’entrée du Palais
de Givre. Entrons.
[Félicité aperçoit la Reine de Cœur, en face de
l’escalier, dans l’espace des chercheurs. Elle s’approche]
La Reine de Cœur est de l’autre côté. Suivons-la.
[Félicité se retourne vers les spectalecteurs qui viennent d’arriver
en haut de l’escalier] Mais comment suivre un être virtuel ?
[découvrant la vague dorée du plafond] Ciel, mon logiciel ! ah !
[Interrompue par Vivacité qui lui répond sur certaines lettres,
Félicité recule en direction de la discothèque]
VIVACITÉ : Hé – A+ bb
FÉLICITÉ : A, @, B
VIVACITÉ : ici t’as les BD ou bien les CD
FÉLICITÉ : C : CD-R… tous les chemins mènent-ils encore à R… ?
VIVACITÉ : à toi de décider
FÉLICITÉ : D : DVD, lecteur… DVD
E, en anglais « e »
VIVACITÉ : E-mail, dis donc t’aurais pas du courriel sur ton resinter
FÉLICITÉ : F, G, H
VIVACITÉ : H… L aime la lecture, la m…
FÉLICITÉ : HT…ML
I, J, K
VIVACITÉ : passe moi une K7 qu’j’m’en mette plein la tête
jusqu’à ce que je sois KO
FÉLICITÉÉ : K7 vidéo, je vois ! (« video », en français
: « je vois »)
LM
VIVACITÉ : Mat, Mathématique, t’es entouré d’infomatique
dans ce monde de techniq
FÉLICITÉ : N, O
VIVACITÉ : OK – j’t’envoie illico un texto
FÉLICITÉ : P : PC, personal computer
PQR, S : SI, système d’information T ?
VIVACITÉ : t’es branché t’es cablé satellité
FÉLICITÉ : U ? UC : unité centrale
V ?
W : worldwide Web, en français « toile d’araignée
mondiale », métaphore pour Internet. Www.xyz, zip
VIVACITÉ : Zap j’préfére aller zapper à l’étranger
[Vivacité ouvre la porte de la discothèque, Félicité reprend,
on entend une musique]
FÉLICITÉ : Silence ! ici, l’on cherche
Ici, l’on se cherche
Il pourra nous arriver de rencontrer différents types de chercheur
[Apercevant l’internaute près de l’immense écran
transparent de la baie vitrée] justement en voici un. Approchons-nous ; c’est un internaute. Monté sur ses bottes de 7 livres, il a
reconstitué la Cité des Livres de Troyes et il parcourt son site.
Je présume qu’il ne manque pas d’adresse… Effectivement.
[Elle lit sur l’immense écran] www.inscrit-dans…com. Est-ce
que ça ne vous rappelle pas quelque chose ?
Logiquement, MARCO POLO a dû passer par ici. Asseyons-nous devant l’écran
et visitons nous aussi ce site. Attention ! une visite dans la visite est toujours
une mise en abyme !
[Les spectalecteurs prennent place, l’internaute parle, se parle]
L’INTERNAUTE : À l’abordage, prenons la barre d’accès
pour naviguer sur ce site… Clic…
Premier nœud, premier ancrage, première icône / déclic
/ : les lieux bien en vue…
Comme : collège Beurnonville, marché couvert, maison d’arrêt,
ancienne bibliothèque, annexe de l’université, cathédrale.
Toutes les balises sont là, vérifier que les documents sont bien
interconnectés.
Donc, mettons les voiles sur le premier repère stable :
- Collège administration Beurnonville 1849/1850, quoi ?, caserne – 1618,
quoi d’autre ? , autre Couvent de l’Oratoire de Jésus et
de Marie l’Immaculée . Tenu par ordre sans règle compagnie
de prêtres comment ils enseignent dans atmosphère de liberté,
avec importance de l’élan affectif, pour construction intellectuelle,
d’où l’intérêt pour les sciences et les arts.
Lieu d’enseignement notamment marché couvert, Clic sur… deuxième
repère :
- Marché couvert, un lieu d’enseignement ? remontons le temps ; 1862, quoi ? rasé. Quand lieu devient collège : 1630, don de
qui ? François Pithou, direction Oratoriens, ça fonctionne.
Passage sur la révolution – Tiens lien hypermot, saut dans l’inconnu… Clic…
VOIX D’HOMME : Extrait de loi du 19 janvier 1791 : « Ordonne aux municipalités de confectionner des catalogues, considérant qu’il est de l’intérêt des sciences et de l’instruction publique de conserver soigneusement les livres qui doivent transmettre aux générations futures le dépôt des connaissances humaines. »
L’INTERNAUTE : Il y a quelques années j’étais encore une génération future. Comme cet écran était encore limite dans l’imagination des infographes, une recherche pour continuer à faire de lui un espace vivant, interactif, fascinant… Avec quel outil, quel catalogue suis-je en train de constituer, qu’est-ce que je dépose comme connaissance de mon humanité au pied du futur. Qui viendra surfer après moi sur la crête de cette vague ?
Aller prochain cap,
- Maison d’arrêt. Avant Couvent, quoi, désaffecté,
quand 1792. Suit une note sur l’importance de la donation Hennequin,
quand 1651, ainsi création de première bibliothèque publique
de Troyes. 1476, quoi ? construction Chapelle de la Passion, remarquons ici
influence des livres sur l’architecture, puis fondation, quand ? 1236,
quoi, Couvent Franciscain et encore lieu important de sépulture pour
personnes de marque comme Jean Juvénal des Ursins ou Odart Colbert de
Villacerf.
Les visiteurs du site remarqueront-ils l’ouverture et la fermeture des lieux ? Et ce site justement, est-il vraiment un lieu ouvert ? , une vaste librairie, un univers de documents ou seulement un fast food d’informations ? Est-ce que je donne des connaissances ou juste des associations d’idées, mieux des libertés de choix ?
Jouir des découvertes – Port suivant – Clic…
- Annexe de l’Université – Précédent orphelinat
tenu par des sœurs.
Un orphelinat ?
De quoi suis-je orpheline pour me préoccuper de la mémoire, d’où suis-je ? de quoi sont faits mes fonds, tréfonds, fin fonds, bas fonds ? , et
si je faisais une petite révision de fonds en combles !
Et ancestralement un monastère, St Martin es aires fondé au IX siècle, règle, St Augustin avec chapelle de style roman.
Et je vais plus loin – Clic…
Ancienne bibliothèque 2002-1794
Or directement lien
Extrait du registre de la libération
Directoire du département de l’Aube, séance publique du
9 septembre 1793, an 2 de la République :
VOIX D’HOMME : « L’administration prend un arrêté pour faire transporter incessamment la bibliothèque de Clairveaux et les autres en la maison conventuelle de St Loup. Considérant que la conservation de tout ce qui peut intéresser les sciences et arts appelle la sollicitation des corps administratifs. Qu’à raison de la richesse que possède le département de l’Aube, il a droit à l’établissement d’un museum en la ville de Troyes. »
Donc, anciennement la bibliothèque : abbaye St Loup, grand bâtiment austère sans ornementation crée par les augustins, quand ? IX siècle.
À quoi sert de thésauriser une mémoire si elle n’est pas
vivante, je voudrais que les visiteurs de ce site comprennent : entrez, mémoire
ouverte, venez vous situer, soyez in situ.
Emportée par la houle, je quitte les lieux bien en vue, pour l’icône
/ déclic / déjà vue.
Zouic mouvement de marée, autre configuration
Lecture amorcée : rue de la Mission, faubourg Croncel, Visitation, Collège
des Jacobins,
préfecture, Place du Préau, Notre Dame en l’Ile. Clic…
Embrouillage, c’est vrai cette partie de l’architecture du site
est encore en construction.
Problème dans l’organisation textuelle, manque d’indices,
mots clés, ressorts d’idée, diaphonie ; perte du fil.
Bon vérifions quelques éléments déjà enregistrés
: rue de la Mission « Missionnaires » Mur pavé du faubourg
Croncel, quoi ? Couvent Capucin , Auberge de jeunesse de Rosières (porche
d’entrée) avant monastère de Ste Scholastique.
Bruit de mémoire, cherchons un ancrage plus stable : Collège des Jacobins, siège tribunal de conscience pendant résistances du clergé et des catholiques à l’encontre des doctrines luthériennes et calvinistes. Et fondation quand ? 1232, plus agrandissement, donc incorporation de maisons de tanneur.
Par ce site est-ce que je participe à un état de conscience collectif, sera-t-il un forum de discussions sur les interconnections passé-présent ?
Barre à bâbord
Préfecture : traversons les murs 7 mai 1892, quoi incendie donc, restauration totale et aménagement, embellissements épaisseur suivante 1794, quoi ? affectation à l’administration du département…
[Lien : invitation à aller plus loin, mécanisme de dévoilement, loi du 28 mars 1793]
VOIX D’HOMME : « Le directoire du département de l’Aube, ordonne de rassembler et de déposer dans la maison Notre Dame aux Nonnains, tous les livres provenant des maisons religieuses et des bibliothèques des émigrés. »
L’INTERNAUTE : Des livres et des hommes, toutes ses portes ouvertes pour libérer une culture, une mémoire. J’imagine la force des bras pour transporter, ranger, l’ébullition des têtes pour conserver, classer. Faire passer le passé sans l’effacer. Et moi aujourd’hui, qu’est-ce que je fais passer ?
Couche de mur suivante. Derrière le crépis 1778, reconstruction
par abbesse Mme de Montmorin, donc abbaye immense et grand privilèges.
Enfin, premier mur quand ? VII siècle, qui ? bénédictins
quoi ? plus ancien monastère de Troyes deux points Notre Dame aux Nonnains.
Juste autre côté de la Seine / Clic… Place du Préau
Voyons voir dans les profondeurs du jardin, les souvenirs de la terre. 1791,
quoi ? Collégiale St Etienne désaffectée et démolie,
donc tombeaux somptueux des comtes de Champagne (bronze et émaux) transférés
dans cathédrale, mais brisés , quand ? 11 janvier 1794, pourtant …
[Lien extrait du directoire, art. 16 ]
VOIX D’HOMME : « Les attributs de la royauté et les signes de la féodalité devant disparaître aux yeux des républicains, l’administration du district et les officiers municipaux de Troyes sont chargés de faire transformer, si nécessaire par un artiste exercé, en d’autres ornements les fleurs de lys et autres attributs de cette nature qui se trouvent dans divers édifices publics, notamment aux balustrades du portail de l’église cathédrale, afin d’ôter à la malveillance ou à l’envie tout prétexte de destruction inconsidérée. »
L’INTERNAUTE : Voir aussi la note sur l’industrie du livre à Troyes,
importance des moulins à papier et maison d’imprimerie.
Poussons en avant.
Prochain icône d’expédition / déclic / les sites à perte
de vue : St André les Vergers, ex île Germaine, quartier des Chartreux,
Clairveaux, maison centrale de force et correction, Montiéramey, Foissy.
Borne interactivée.
Clic..
Ile Germaine, avant abbaye de Montier la Celle.
Entre Rosières et Viélaines .
Là où avant couvent des Chartreux.
Poursuivons la traversée, jusqu’à Clairveaux, Prison depuis
le XIX siècle, reste aujourd’hui quelques bâtiments : « domus
conversorum » Fondation par St Bernard, Ordre Citeaux
Déplacement illimité village de Montiéramey, 1669 , quoi ? reconstruction 837 et fondation par prêtre Arrémaré règle
bénédictine.
Zouic
Terrain de sport de Foissy, sous les semelles des footballeurs et autres sportifs,
creusons
Abbaye de Foissy fondation par Thibaut II au XII siècle originalité rôle
des femmes qui dirigent la communauté.
Quel est mon rôle à moi : Véra ?
Etre libératrice de mémoire, la faire ressurgir des lieux, l’exhumer
de l’espace privée des têtes comme la révolution
plus que la confisquer, la figurer, la formuler, la nommer. Le passé cette
sacrée foutue histoire.
Première là devant ce site et si personne ne vient dans ce recoin
de la toile
Cette mémoire libérée servira-t-elle
Deviendra est-elle un outil de travail
Sera-t-elle, mise en bouche
Aura-t-elle droit de citer
[Félicité interrompant le monologue de l’internaute]
FÉLICITÉ : Eurêka ! je viens de faire de le lien : ce site fait partie
du Palais de givre. Ce Palais de transparences où nous a entraînés
la Reine de Cœur est en fait une architecture sans mur (le Cyberespace).
Quand MARCO POLO a réalisé qu’il n’y avait effectivement
pas de porte, il est entré par… les fenêtres, il a utilisé un
alias et il est parti naviguer. Il est donc clair à présent que
MARCO POLO collecte des données. Pour le compte de qui ?
Quant à nous, il nous faut changer de programme, ou plutôt démarrer
un nouveau programme (deeeeemandeeezzz l’prograaaamme !)
[Poussant la porte pour ressortir de l’espace Discothèque] Appuyons
sur la touche Entrée.
Clic.
[Dos à l’allée]
Désormais, il ne faut plus suivre ni lire le guide, il faut regarder
le moniteur. Nom d’utilisateur ; mot de passe, barre d’espace ;
ici, l’on ouvre l’explorateur.
[Désignant tour à tour, une porte à droite, puis à gauche]
Mot clé, mot clé. Désormais, toutes les bifurcations sont
possibles, c’est écrit au cœur des objets, enfin au cœur
de la technologie orientée objet. C’est inscrit dans la mémoire
vive.
[Elle ouvre le Livre des livres ; sur le marque page, on lit « Christian
Vandendorpe »]
et je cite, texto :
« Jusque vers la fin des années 70, on pouvait encore croire que
l’ordinateur n’aurait d’effet que dans les domaines scientifiques
et techniques. On se rend compte aujourd’hui que cet appareil et les technologies
qui l’accompagnent sont en train de révolutionner la façon
même dont notre civilisation crée, emmagasine et transmet le savoir.À terme, cette mutation influencera l’outil le plus précieux que
l’Homme ait inventé pour construire ses connaissances et élaborer
son image de soi et du monde : le texte. »
[Elle recule dans l’allée]
« (…) On ne lit pas un hypertexte comme on lit un roman, et la navigation
sur le Web procure une expérience différente de la lecture d’un
livre ou du journal. »
[Au bout de l’allée allant d’une porte à l’autre]
mot clé, mot clé, mot clé
[Puis, regardant au bas de l’escalier rose] Mais il me semble que j’aperçois à nouveau
Messire MARCO POLO. Je crois qu’il est temps de redescendre sur Terre
[tout en descendant l’escalier, de dos] et pour ce Monsieur qui ne maîtrise
peut-être pas encore totalement le vocabulaire de l’Internet, précisons
ce qu’est un hypertexte. Ce concept a été créé par
un Américain, Monsieur Ted Nelson. Le terme hypertexte est apparu en
1965, mais il ne s’est véritablement répandu dans la langue
française que vers 1988. Précisons à présent sa
définition :
[Elle ouvre le Livre des livres ; sur le marque page, on lit « Petit
Robert »]
Procédé permettant d’accéder aux fonctions ou informations
liées à u mot affiché à l’écran, en
cliquant simplement sur ce mot.
[Arrivée au bas de l’escalier]
Où est Vivacité ? Où en est notre Vivacité ? Avons-nous
perdu notre Vivacité ?
[Félicité aperçoit Vivacité, à mi-chemin
de l’escalier, derrière le groupe. Celle-ci s’assied]
VIVACITÉ : Reflets de ma pensée,
images inversées,
renversées,
déformées
transformées,
je ne reconnais plus le visage de ma cité,
là-bas, en bas dans les bas fonds, le plafond,
c’est le miroir de mon identité,
quelle est cette nouvelle entité
que j’ai tant cherchée ?
Reflets de nouveaux savoir,
va savoir,
si de nouveaux horizons sont crées à l’horizon !!!
Je vois de nouvelles cités,
cités des livres
et cités enfin délivrées,
comme des secrets
sortis de ma pensée
à peine avancée !
[Félicité désignant le magasin du fonds du XIXe siècle]
FÉLICITÉ : J’aperçois moi aussi une autre cité.
Ici, l’on conserve
Ici, l’on préserve
Ici, l’on réserve (ici, l’on se réserve pour la suite des événements !)
[Regardant à l’intérieur du magasin, interrogeant un spectalecteur]
MARCO POLO ne vient-il pas de passer ? là-bas au fond… comme s’il
nageait dans les fonds anciens. Que cherche-t-il ? Lui qui est un homme de
cœur, de quel cœur est-il en train de s’approcher ? Et nous,
qui sommes également des personnes de cœur, ne serions-nous pas
en train de nous approcher du cœur de cette histoire ? Marco a encore
disparu, n’est-ce pas ? Mais je connais un raccourci (un raccourci clavier,
s’entend). Suivez-moi.
[Traversant le hall, longeant la banque d’accueil, à reculons]
Ici, l’on prête
Ici, l’on se prête au jeu
[Se dirigeant vers l’espace Presse] ah ! l’espace Presse, pressons,
pressons !
[Vivacité, devant les portes de la grande salle du fonds ancien]
VIVACITÉ : Je suis enfin arrivée au cœur de mon unité
FÉLICITÉ : Ici, l’on entre
Ici, l’on entre des données
Ici, l’on rentre enfin au cœur de cette histoire
Ici, l’on centre…
[Félicité et Vivacité ouvrent les portes]
Vous allez entrer chez le Génie des Lieux,ci, ne touchez surtout pas
ses livres, vous pourriez vous perdre entre les lignes
Bon séjour chez le Génie des Lieux
[Les spectalecteurs entrent, tandis que le Génie insiste… ]
[Il met en route son ordinateur portable.]
LE GÉNIE : Oui, c’est ici….entrez, entrez, qui cherche trouve…
Prenez place…stallez-vous – confort.
Je suis à vous – quasi-texto.
Quelques connections à parachever…
quelques branchements à superviser…
[Le Génie branche le GRAND KHAN…]
…suis la plupart du temps en retard ou en avance
la mise au point toujours délicate… sur des dispositifs in-expérimentés !
Vous êtes donc ici dans un site très particulier, enfin, le contraire : totalement universalisatoire !
Vous avez pénétré dans le cœur d’un système
vaste
que je viens de finaliser - l’instant même
Ici : l’empereur mongol Koublai Khan, plus exactement sa représentation
in-animée
reliée à mon ordinateur portable… lui-même branché sur
un écran géant.
Projection !
Qui veut donc délivrer les cités ? Mais moi !
L’hypertexte de Ted Nilson ? Aux oubliettes de l’histoire !
J’en suis moi, à la mise au point d’une hybridation : vivant,
avatar, imago, texto, audio,
vidéo…
maginé,
méta,
méga
l’hyper ? … petit, petit !
Voici donc la démonstration d’une véridique histoire, la
mise en place du plus complexe système informatique jamais inventé… portant
l’illustrissime appellation : « Xanadou » – célèbre
palais du GRAND KHAN – qui vous rendra visible, tactilible, sensilible,
accessilible, tout le savoir contenu dans ce site cité mais aussi dans
tous les sites passés, présents et à venir.
Que la mise en réseau commence !
Bien ; reprenons nous –clic clac : on ferme clac clic : on ouvre ; page
d’accueil.
[Le GRAND KHAN, du costume géant, pousse sa tête hors… comme montés sur un ressort]
LE GÉNIE : Bagdad est une immense cité, la cité la plus illustre
et la plus grande qui soit de toutes les contrées. De vrai, en l’an
1255, le seigneur des Tartares du Levant rassembla une immense armée,
marcha sur Bagdad et la prit de force. Après quoi il trouva une tour
remplie d’or, d’argent et de trésors divers appartenant
au calife. Jamais on avait vu tant de richesses amassées en un même
lieu. Stupéfait, le seigneur envoya chercher le calife et lui demanda : « Calife, dis-moi donc pourquoi tu as amassé un tel trésor ? Que devais tu en faire ? Que n’as-tu pris tes richesses afin de les
donner à tes soldats afin qu’ils te défendent non afin
qu’ils se cultivent et te protègent, toi et ta cité ?
Et bien, Calife, mange de ton trésor autant que tu voudras puisque tu
l’aimais tant car jamais plus tu ne mangeras autre chose que ce trésor.
Telle est ma volonté »
Il demeura là-dedans quatre jours et y mourut à bout de force.
Il eut mieux valu pour le Calife donner son trésor en partage à ses
soldats afin qu’ils se cultivent et le protègent, lui, son royaume
et son peuple, plutôt que de se faire prendre, dépossédé et
tuer, comme il le fut en effet.
[Le film d’animation en 3d se met en mouvement… d’une image fixe représentant un mur de livres « type papier peint » c’est de ce mur trompe l’œil que MARCO POLO surgira quelques instants plus tard]
GRAND KHAN : Moi, à la tête du plus grand empire qui soit, aux
commandes d’un empire sans limites ; empire de la connaissance universelle
qui enferme en mon cœur toute mémoire, moi qui suis le GRAND KHAN
, je souhaite redistribuer…
Dans la famille des « Polo », je ne veux pas le père, ni
les frères, ni l’oncle, mais le fils…
[Il prend sa longue vue, il voit MARCO POLO qui tente vraiment de sortir de l’écran ; c’est le double virtuel de MARCO POLO qui à un moment précis irruptera, réel devant les yeux du GRAND KHAN]
GRAND KHAN : Qui veut voyager loin ménage sa monture… autrement
dit qui veut voir loin ménage sa monture, de lunette…
Je veux voir Marco en chair et en os, enfin Marco qui n’est « ni
chair ni poisson »…
…Rapproche-toi un peu Marco… [MARCO POLO ayant traversé la
longue distance qui le sépare du GRAND KHAN, obéit aux demandes
de celui-ci…] Ah c’est mieux !
MARCO POLO : Oh GRAND KHAN, empereur du plus grand empire qui soit… celui des connaissances, comme vous avez changé de volume…
GRAND KHAN : C ‘est pour mieux me dissimuler, simuler…
MARCO POLO : Oh comme vous avez de beaux tapis, belles tapisseries, nouveaux papiers, papier peint, confortables couvertures… d’ailleurs vous n’avez pas trop chaud ? Ah mais non ! mais oui ! les tuyaux ! …un nouveau système d’aération ! de ventilation ! de circulation !…
GRAND KHAN : C’est pour mieux rayonner, Marco… Mission accomplie ?… Les preuves ?…
MARCO POLO [Sortant de sa manche un éclat de pierre] : Justement un
fragment, subtilisé pour vous, sur un chantier en reconfiguration…
…infime morceau, de la très ancienne sépulture, du généreux
fondateur, de la toute première bibliothèque publique, de l’an
perdu 1651, de la ville, de Troyes… Jacques Hennequin… ; lui-même
représenté sur la tombe…
GRAND KHAN : Après la mort, « ne pas être oublié, c’est la longévité »…
MARCO POLO : D’ailleurs les livres ont besoin d’une architecture
pour être consultés, saisis, mis à disposition… Toute
cité de livres a besoin de solides fondements, de soubassements, de
piliers. J’ai ici les quatre postures du lecteur « lecturant » que
j’ai croqué vite fait… anciennement, des chapiteaux, de
la susdite première bibliothèque de la susdite ville de Troyes…
-Celle du scribe, qui écrit, décrit, réécrit.
-Celle de l’étudiant qui émerge des feuilles, feuillages,
feuillets de la connaissance.
-Celle du méditatif qui s’enroule dans les volutes de sa pensée…
-Celle de l’érudit qui cumule, accumule, pile, empile.
[MARCO POLO a déplié des carrés de peau, sur lesquels sont dessinés, fusain, ce qu’il décrit.]
GRAND KHAN : « Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera
un jour ». « Si tu lui apprends à pêcher, il mangera
tous les jours »…
Autrement dit… Si tu donnes un livre à un homme il ne retiendra
qu’une page. Si tu lui apprends à lire, il lira à tous
les âges…
Nouvelles données : … Une légende dit qu’il existerait
dans mon empire une bibliothèque emmurée… lieu secret,
impénétrable, cité interdite.
« À chaque coffre sa clé, on les ouvrira tous »…
Avec mes ancêtres, tu étais un explorateur : grande révolution,
avec moi, tu deviens navigateur.
Ne te casses pas la tête, casse plutôt les murs… Chiche !
MARCO POLO [qui a repris ces tableaux mous, va rejoindre le lointain de salle,
devant l’écran] : Je suis plus fort que toute réalité… Je
vais y aller, je peux tout : traverser les mares, les mers, les murs… dépasser
des espaces infranchissables… J’en ai accompli, moi, des missions,
autrement plus périlleuses… je ne me laisserai pas perdre, prendre
au jeu, anciennement machiavélique, présentement khanique, je
vais vous montrer moi de quoi je suis fait…
Chiche ! Chiche…
[Il passe dans le trou du mur, protégé sur l’écran,
disparaît dans la fente.]
GRAND KHAN [Musique de mission impossible, avec Kazou] :
Marco, pas sans moi ! A l’impossible nul n’est tenu, à l’impossible
je suis tenu…
MARCO POLO[Depuis le derrière de l’écran, la voix déformée
comme par de l’eau. Décrire les images…] : Libre !… de
tout lien !
Libéré… je vole, je plane à mille lieux… sous… votre
trône…
Des livres, des pans entiers constitués de livres, soubassements engloutis
dont vous n’avez jamais soupçonné l’existence… fonds…
déposés là… donnés.
Fonds Georges Hérelle… Colin de Plancy… Charles Des Guerroys : 10 000, 20 000, 30 000, 40 000, 50 000 livres… 1 916, lui, auteur, plume
de poète, homme de plume et de correspondance
Plus au fond, XIXème siècle… François Carteron, Jean
Auguste Millard, Charles Edmond Mitantier…
Encore plus loin… où tout bascule, chavire… Révolution…
Je m’approche de ce qui est, semble si difficile d’accès… des
incunables… Les premiers livres imprimés… Il y a encore
un blanc à la place de la première lettrine… l’enlumineur
n’a pas eu le temps de broyer ses couleurs… poudre… je vois les
notes écrites de la main même de… c’est la bible
dite de St Bernard… et ces initiales… un philosophe argumentant… le
manuscrit possédé par Pétrarque, écrit à même
la peau… des parchemins…
poudre d’or… à la volée, je la vole… Oh !
! tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ! !…
[Remontant ses manches…] Les ex-libris se décalquent sur mes
avant-bras… [MARCO POLO sort de l’écran à reculons.] … preuve… preuve… preuve…
Or : le secret… parvenu jusqu'à vous… imputrescible, incorruptible,
indestructible…
Ineffaçable défiera le temps !…
GRAND KHAN : Or ?… Or donc, Marco : le temps, je le tiens, déjà,
dans ma main, pulvérisé, réduit en poussière [Le
GRAND KHAN bascule un bâton de pluie, surgi de nulle part, qui rythmera
le texte]… je le bloque, le suffoque, le fais basculer, vers l’avant,
toute allure… plus vite… vers l’arrière… je m’en
joue… [MARCO POLO ralentit, accélère…]
J’étouffe… renversement de situation…
Va… ouvrir les fenêtres ! en grand !
Agrandis mon champ de vision !
Mon empire : quelle étendue ? …
Qui a donné, confisqué, quoi ?… Où ?… Combien
?… Quand ?…
MARCO POLO [Se rapprochant de l’écran… On voit défiler…] : Justement, j’ai mes entrées…
GRAND KHAN : www inscrit dans…com.
Oh ! L’Abbaye de Montier la Celle. Un mur !
MARCO POLO : Une fenêtre. 1 256 livres à la Révolution.
GRAND KHAN : Le Couvent des Chartreux. Un mur !
MARCO POLO : Une clé de voûte. 944 livres à la Révolution.
GRAND KHAN : Un prieuré. Sainte Scholastique. Un mur !
MARCO POLO : Une fenêtre façon renaissance. 450 livres à la Révolution !
GRAND KHAN : Le couvent des Capucins. Un mur !
MARCO POLO : Une porte. 1 556 livres à la Révolution.
GRAND KHAN : Le monastère de la Visitation. Des murs !
MARCO POLO : Des fenêtres. 212 livres à la Révolution.
GRAND KHAN : Le couvent de l’Oratoire de Jésus et de Marie Immaculée.
Mur !
MARCO POLO : Des fenêtres de tous les côtés. Des portes. Ici, la plus grande partie de la bibliothèque , des frères Pierre et François Pithou fut remise. Le plus ancien manuscrit de votre présent domaine provient de là, d’ici : la « Pastorale du pape St Grégoire le Grand », daté de la fin du VIIème siècle. Même, des prêtres firent don de quelques livres à la bibliothèque de leur couvent : Foudriat, Bourguignat, Bréhier, Séléron, Lombart de Foissy, La fontanelle, Sénot.
GRAND KHAN : Une maison où circuler ! Maison des imprimeurs.
MARCO POLO : Précisément : imprimés, ici, bibliothèque bleue, livrets, littérature de colportage, littératures en liberté. Circulation bloquée par le décret d’interdiction du livre de colportage de Napoléon III… Les circuits de communication, d’informations, empruntés par le colporteur… coupés… Au sol… cendres de bois gravés, brûlés… mais il en reste ici… des bois… 1 200… à utiliser.
GRAND KHAN : De l’air ! De l’air ! De l’eau ! De l’eau ! Moulin à papier !
MARCO POLO : Dernier vestige d’une grande industrie à Troyes, 1ère ville de France, d’Europe du Nord, à fabriquer du papier, papier chiffon, qui résiste, garde la mémoire plus sûrement que tous les supports. Sur quoi voulez-vous désormais enregistrer ? Consigner ? Graver ? Inscrire ? Où ? Jusques à quand ?
GRAND KHAN : Jusqu’ici et maintenant ! Jusqu’à moi ! Regarde, je me reconnais, touché au cœur, Clairvaux !
MARCO POLO : Cœur sacré, lieu in-touché. Le temps gicle,
au-dehors. Cellule. Toujours et à jamais. Silence. Inscrit dans les
chairs. Isolement grand. Coupé du monde. Eux, des hommes, copiant, recopiant,
enluminant… teintes unies, couleur en camaïeu, pas de représentation
de scènes à personnages, pas de monstres, ni de chimères.
Le texte, la grande Bible, les commentaires de, les pères de l’Eglise,
le même : toujours, infatigablement, le noyau dur du sacré, l’identique,
tandis que St Bernard se démultiplie à l’extérieur,
homme de réseau. Donation. Ouverture.
À la Révolution : 50 000 livres… plus ou moins, 3 800 manuscrits
plus ou moins…
GRAND KHAN : Inscrit dans le très grand catalogue… Tout doit être
numérisé, de haut en bas, de long en large, du dedans au dehors, « mis à la
disposition de la Nation ».
Ce grand portail du Couvent des Jacobins.
MARCO POLO : 254 livres à la Révolution.
GRAND KHAN : Des arceaux creusés… Notre Dame aux Nonnains !
MARCO POLO : Dépôt provisoire de toutes les bibliothèques provenant des maisons religieuses et des maisons des émigrés. Création de catalogue.
GRAND KHAN : Un porche… le collège Pithou ?
MARCO POLO : Plus à faire le mur ! Bibliothèque léguée par les frères Pierre et François Pithou, grands humanistes qui « sentaient les bons livres de loin comme les chats les souris »… des auteurs de l’Antiquité.
GRAND KHAN : Sur le seuil : regarde, on nous attend !…
MARCO POLO : J’y reste : sur le seuil : Hennequin a déjà donné… dès
1656, toute sa collection de 40 000 ouvrages : a fait transporter ses livres
et leurs étagères ; les a fait déposer méthodiquement
et par format dans la bibliothèque des Cordeliers… là,
de l’autre côté… 4 501 ouvrages à la révolution… son
testament à lire quand vous aurez loisir… articles 1, 6, 7, 8
et 11. Des hommes derrière remplacent les livres…
Maison du temps arrêté…
GRAND KHAN : Saisi d’un léger éblouissement, impression de déjà vu : n’ai-je pas résidé longuement ici ? Saint Loup ? Je me sens tout secoué !…
MARCO POLO : Secoué ! Chacun vit des transports singuliers… tous les livres sont passés des Nonnains à ce lieu… Bibliothèque troyenne de 1794 jusqu’à l’an 2002. Ébloui ! C’est sans doute la présence luminescente des vitraux, sauvés par les révolutionnaires de l’hôtel de l’Arquebuse, signés maître verrier Linard Gontier… vitraux laïques ! Obsédante image ! Se mettre en scène ! Humaine obsession ! D’où venait la lumière qui éclairait cette entrée majestueuse d’Henri IV ? D’où vient la lueur de ce mur d’image ! de quel dehors ! de quel dedans ! ça vous dirait de vous voir représenté à l’écran ?…
GRAND KHAN : Marco ! Proposition au combien douteuse… Je ne suis pas transférable… transposable… pixellisable… moi !…tu me vois réduit à… Inimaginable !
GRAND KHAN : Oh ! le généreux portail du prieuré de Foissy.
MARCO POLO : Libre passage aux femmes, aux religieuses… 769 livres à la révolution…
GRAND KHAN : Ah ! Le commencement de l’Abbaye Saint Loup : Saint Martin ès Aire.
MARCO POLO : Objets à décrypter. 1124 livres à la révolution.
GRAND KHAN : Et pour clore le chapitre : la salle capitulaire évidée de son trésor de Cathédrale.
MARCO POLO : Tous ces murs opaques vont devenir désormais transparents… un
palais de glace ! ! !
À présent : « Les collections acquises par les collectivités
publiques devront répondre aux intérêts de tous les membres
de la collectivité à desservir et de tous les courants d’opinion,
dans le respect de la constitution et des lois. »
Charte des bibliothèques… le 7 novembre 1991… hier…
Nous, vous, voici dans le salon des livres… oh, pardon la salle des auteurs
en liberté… toutes les productions de la pensée humaine… et
lorsque le livre n’est pas là… posé… en 2 coups
de clic… : il apparaît ! [MARCO POLO est à nouveau au milieu
des spectateurs.]
Exemple : « le livre des livres » autrement écrit… « le
livre des merveilles » autrement écrit… « le Devisement
du Monde »… dans lequel j’ai personnellement dicté,
raconté, à Rusticello de Pise, mon compatriote, le récit
qu’il nota pour la postérité… vous
Vous m’avez fait enquêter sur votre empire : c’est moi-même
que j’ai trouvé. Ce livre là, je l’ai trouvé ici !
Mais qui est l’auteur ? Qui parle, qui écrit à la fin ? Le sujet, c’est bien moi ! ! Et on ne me fera plus dire n’importe
quoi ! J’évolue moi aussi ! Exemple : dans les « Villes
invisibles » d’Italo Calvino, (mais plus aucune ville ne peut être
invisible) je suis censé dire : « l’oreille commande au
récit » mais c’est l’image qui commande au récit !
Tout peut devenir image. Et plus… image 3D. Je m’interroge, vous
interroge…Y aurait-il un infographiste dans la salle, qui pourrait me
faire devenir un héros… nouveau style… pourquoi pas BDisé,
par exemple… ou héros mais d’un jeu vidéo… Je
suis preneur. Qui va me sortir de là… de ma condition ? Je veux être
libre…
GRAND KHAN : Marco, tu es mon prolongateur… mon envoyé spécial… mon indicateur… mon agent de renseignement… mon moteur de recherche… Ne quitte pas…
MARCO POLO : Libre ! de devenir ce que je raconte, de choisir n’importe
quel itinéraire, de bifurquer dans le récit. [MARCO POLO entend
soudain la voix de la Dame de Cœur, il part en reculant, disparaît
dans les villes filaires apparues sur l’écran, dans lesquelles
la Dame de Cœur navigue]. Je prends mon clic sur Exit, exil… Excuse-moi,
on m’appelle.
[Le film revient à sa première image… trompe-œil en papier peint]
GRAND KHAN : Reviens, Marco, reviens…
LE GÉNIE : Zut alors
Mort du contact !
Court circuit dans les liaisons !
Il nous faut changer de page !
Prochaine étape : créer un lien hypertexte sur le mot « porte », celui là même qui défila à l’écran : MARCO POLO cliquera, surgira à nouveau du dedans de l’image.
Ou encore : faire en sorte que chaque « specta-naviga-lecteur » soit autonome depuis sa place, sa position, et voyage sans rencontrer de bug, de porte close, claquée, d’interdit… de circuler, oui c’est ça, de barrière à son désir d’agrandir son propre univers.
Et en attendant que je mette ce nouveau système au point (cela prendra
un certain temps), prenez le relais et touchez les portes, poussez les vous-même,
franchissez-les.
Les issues se trouvent par ici (là-bas vous tomberiez dans l’infini
d’un abîme) sortez, sortez… il ne faudrait pas que vous
restiez captif de ce dispositif, enfermés dans ce palais fictif… on
ne sait jamais ! Et n’ayez crainte au dehors (vous pourrez vérifier)
ici : le soleil luit vraiment pour tous.
La reine vous salue ! bien bas… Moi aussi !
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