Antonio Iglésias, producteur du spectacle, Yves Léonard, conseiller régional à la culture, José Aznar, directeur de l'Établissement exploitation d'Avignon, Norbert Zecchini, directeur de l'Établissement maintenance et traction (EMT) d'Avignon et Maryvonne Vénard, metteur en scène, autour de l'autorail TER qui conduira les voyageurs vers l'archipel Belles-Îles-en-Fer.
Imaginez vous en gare du centre-ville, muni d'un jeton pour billet,
dans une rame spécialement affrétée pour vous au
quai numéro 4, pour une destination inconnue… À bord d'un train
express régional, vous vous laisserez guider par une guichetière
puis une hôtesse qui vous tendra une valise. Une fois installé,
la voix d'Hermès, dieu de tous les passages et des inventions,
commentera ce périple hors normes. Vous voilà maintenant
embarqué dans une sacrée aventure durant 55 minutes ; sans
arrêt, jusqu'au cœur d'un archipel…
Un spectacle rarissime, mis en valeur par un décor fait d'images
et de projections et par un scénario qui sort des sentiers battus.
Un clin d'œil au passé et un regard sur le présent,
la redéfinition du réseau à travers toutes ses formes,
du rail à l'internet, le tout réuni au sein d'une initiative
qui associe pleinement l'Établissement maintenance et traction
(EMT) aux Rotondes et ses hommes.
"Transfert express", écrit et mis en scène par
Maryvonne Vénard, de la compagnie de la Pierre noire à Troyes,
est l'aboutissement de plusieurs années de recherches et d'expérimentations
théâtrales. Ce projet a été réalisé grâce
au soutien du ministère de la Culture et de la communication,
du ministère de la Jeunesse et des sports, du Conseil régional,
de la direction de la communication SNCF et de la direction régionale
SNCF de Marseille et bien sûr… des cheminots avignonnais.
Car voilà un spectacle, encore jamais vu à Avignon, qui
a tout de même exigé l'aval de la direction de la SNCF.
Ce voyage qui débute en gare centrale emmènera ses voyageurs
vers les Rotondes, à raison de deux représentations par
jour (ce qui justifie notre titre, pardi), pendant toute la durée
du festival. "Il a fallu trouver une articulation entre le scénario
et les contraintes techniques" commente Norbert Zecchini, directeur
de l'EMT.
Pas évident de monter une pièce au sein d'une entreprise
qui continue à vivre. "Le challenge était très
intéressant vu le nombre de salariés qui sont concernés" sur
le site EMT. Et "faire que la gare du centre soit aussi le théâtre
du théâtre est pour moi un rêve de gosse" se
réjouit de son côté José Aznar, directeur
de l'Établissement exploitation d'Avignon. Une manière
aussi de faire découvrir au public et usagers la rotonde où les
locomotives sont ici entretenues et réparées.
Pour monter un tel projet, Maryvonne Vénard a fait plusieurs propositions
de scénario pour qu'il soit adaptable au rythme de vie de l'entreprise.
Sans compter son investissement au quotidien auprès des cheminots. "J'ai
appris leur langage et leurs gestes. Sans eux, le spectacle n'aurait
pu naître". À raison de deux fois par soirée,
Maryvonne se trouvera dans la cabine au cœur de la rotonde au côté du
plaquiste pour mener la danse… Pendant ce temps, les voyageurs-festivaliers
découvriront Belles-Îles-sur-Fer et ses mystères…
Le texte et la réalisation sont signés Maryvonne Vénard de la compagnie de la Pierre Noire et la production Antonio Iglesias. Les comédiens sont au nombre de quatre dont deux en gare du centre et deux autres dans l'autorail. Sans compter aussi celui qui incarne la voix du dieu Hermès. La création sonore est de Lucien Bertolina, la mise en image de la gare Patrice Warrener, la création infographique est signée Ozays, la mise en image du site ETC - audiovisuel ; les techniciens sont les salariés SNCF et EMT Avignon.
La Provence, 3 juillet 2001. Article de Virginie Batailler
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