« La mémoire est le souvenir d’une expérience vécue ou fantasmée. A ce titre, elle est portée par des groupes vivants, ouverte à toutes les transformations, inconsciente de ses déformations successives, vulnérable à toutes les manipulations, susceptible de longues latences et de brusques réveils. L’histoire est au contraire une construction toujours problématique et incomplète de ce qui n’est plus, mais qui a laissé des traces. Et à partir de ces traces, contrôlées, croisées, on tâche de reconstituer au plus près ce qui a dû se passer, et, surtout d’intégrer ces faits dans un ensemble explicatif cohérent ». Pierre Nora (Historien)
La Pierre Noire en Résidence Artistique à Bobigny, se situe à cet endroit précis, où, (nœuds de tensions) où ces lignes de forces, (vecteur d’énergie contradictoire) traversent, ce qui pourrait devenir si l’on n’y prenait pas garde, des concrétions communautaristes. Tensions dénouées, « résolues » lors de ce que nous n’appellerons pas « commémorations », mais « nouveaux rituels républicains ».
Car la fonction de ces scénographies, en plein espace public, longuement, patiemment préparées, travaillées avec les habitants ; même si elles se déroulent (prétexte) lors de manifestations répertoriées dans le calendrier commémoratif (Mai 45, Déportation, Abolition de l’esclavage…) a pour but d’aider des groupes hétérogènes, s’ignorant les uns les autres, à se reconnaître dans une histoire longue, évolutive, mise en perspective, où le devenir de la République se construisit (et la défense des droits de l’Homme), dans des luttes à mort, des combats, des résistances, contre ce qui fut là bas, ici, hier, aujourd’hui « Crime contre l’Humanité »…
(Site de l'ancienne Gare de Bobigny-Scénographie "LA CLASSE" de Maryvonne Vénard
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